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Toute icône dans la Matrice appartient à l’une de ces six caté- gories : un persona, un appareil, un PAN, un fichier, un serveur ou une mark. Occasionnellement, vous pouvez également apercevoir un flux de données, un transfert d’informations ressemblant à un fin faisceau de lumière multicolore scintillante. Les flux de données sont généralement filtrés et rendus invisibles car si tel n’était pas le cas, votre champ de vision matricielle en serait saturé. Si vous le voulez, vous pouvez toujours reconfigurer le filtre par défaut, mais les flux passent à une telle vitesse que vous ne pourrez en déterminer ni la source, ni la cible sans espionner ce qui en est à l’origine et ce vers quoi ils sont envoyés, ce qui serait illégal (et nous ne devrions jamais faire quoi que ce soit d’illégal dans la Matrice, n’est-ce pas ?).

Un persona est plus ou moins ce que son nom indique : une personne dans la Matrice. Un persona est la combinaison d’un utilisateur et d’un appareil grâce auquel ce même utilisateur accède à la Matrice. Le fait que l’appareil soit contrôlé par une personne physique a pour effet la substitution de l’icône standard de l’appareil par un persona. Un persona est généralement inséré sur un commlink, cyberdeck, véhicule ou drone interfacé, bien que l’on puisse également considé- rer les technomanciens comme une sorte de personas liés à aucun appareil.

Les icônes de personas ressemblent généralement aux utilisateurs qu’elles représentent (de façon relative, bien sûr, qui peut résister à l’envie d’ajouter un téton par-ci, des crocs par-là, un lifting facial et peut-être aussi une bonne coupe de cheveux ?), avec parfois quelques touches stylistiques comme des yeux luminescents, une chevelure colorée ou une aura discrète et chic. Vous rencontrerez des looks franchement déjantés dans la Matrice, mais les shadowrunners font souvent en sorte de les éviter soigneusement, pour la bonne raison qu’ils attirent trop l’attention et qu’ils peuvent être considérés comme peu professionnels. D’un autre côté, parfois, attirer l’attention est exactement le but de la manœuvre, donc la règle est d’adapter son look en fonction de ce que vous voulez tirer du contexte dans lequel vous vous trouvez.

Les icônes de personas proposent une grande variété de choix. N’importe quelle créature ou objet animé feront totalement l’affaire : animaux, statues qui marchent, griffons (populaires auprès des adolescents ces temps-ci, allez savoir pourquoi), robots à vapeur, zombies, extra-terrestres, ou tout ce qui peut marcher et parler. Les protocoles de la Matrice vous empêcheront de fabriquer votre persona si sa nature n’est pas identifiable au premier coup d’œil. Vous ne pourrez donc pas vous choisir une icône en forme de nuage de poussière, de colonne grecque ou de simple cube, par exemple. Ces mêmes protocoles bloqueront aussi toute tentative pour créer une icône plus petite qu’un nain adulte ou plus grande qu’un troll adulte.

Dans la Matrice, les icônes d’appareils représentent les dispositifs électroniques du monde réel, allant du baladeur à votre commlink en passant par votre voiture et tout le reste. Par défaut, l’icône d’un appareil ressemble à l’objet qu’elle représente, en miniature si celui-ci est plus grand qu’une personne. Elle dispose de quelques éléments en permettant le contrôle, souvent identiques à ceux dont l’appareil dispose dans le monde physique, mais pas nécessairement. Le véhicule anti-émeute Ares Mobmaster, par exemple, est connu pour son icône non-conventionnelle de char romain doté de rênes pour la conduite.

Les protocoles matriciels de base requièrent des icônes d’appareil qu’elles fournissent quelques indices sur leur fonction réelle. L’icône d’une arme à feu doit donc ressembler à une arme (même si de façon éloignée, comme dans le cas du pistolet Super Warhawk, dont l’icône est un tomahawk), l’icône d’un véhicule doit ressembler à un véhicule, celle d’une serrure à une serrure, un réfrigérateur à un réfrigérateur, etc. Les restrictions sur les appareils ne sont pas aussi strictes que sur les personas, tant que la forme suggère la fonction au premier coup d’œil.

La plupart des individus ont de multiples dispositifs électroniques sur eux au même moment, et faire apparaître l’icône de chacun d’eux encombrerait trop l’aspect visuel de la Matrice. Au lieu de cela, ce qui s’affiche souvent est une unique icône du réseau personnel (PAN) d’un individu. Cette icône ressemble souvent à l’appareil physique servant de maître pour l’ensemble du réseau, tel qu’un commlink, mais les individus choisissent parfois une apparence ou un logo qui signifie quelque chose pour eux (comme les blasons d’équipes sportives, des couvertures d’album des Concrete Dreams, ou des logos corporatistes). Quelques appareils ne sont pas inclus dans l’icône unique du PAN. Si un individu porte un pistolet avec la fonction sans fil activée, par exemple, (ou tout autre appareil sans fil potentiellement mortel), il apparaîtra désolidarisé du PAN afin de pouvoir être identifié rapidement. Sauf si, bien sûr, l’utilisateur a fait l’effort de cacher cette icône, mais ce cas sera détaillé plus avant.

Un fichier est un ensemble de données. Il peut s’agir d’un film, d’une chanson, d’un livre, de bilans financiers, d’une image, d’un article, et ainsi de suite. Il peut même regrouper une série d’autres fichiers (on parlera alors de « dossier »). Les icônes des fichiers sont plus petites que les icônes des personas, généralement assez réduites pour tenir dans la paume d’une main virtuelle. Toutes les icônes de fichiers ont un aspect par défaut dans la Matrice, à savoir un cube lumineux ou tout autre polyèdre pouvant être ouvert pour en révéler le contenu, bien qu’en réalité très peu d’utilisateurs se contentent d’icônes de fichiers aussi banales et ennuyeuses. Un texte pourra donc être représenté par une icône en forme de livre, de parchemin, de lecteur de données palmaire, ou encore de tables gravées. Des fichiers musicaux pourront prendre la forme d’enceintes, de partitions musicales ou d’instruments, et de la même façon, une vidéo pourra ressembler à un vidéoprojecteur, une installation tridéo, ou un vieil écran de cinéma. Encore une fois, la forme suggérant la fonction reste la règle dans la Matrice.

Les serveurs sont des lieux virtuels accessibles sur la Matrice. Ils n’ont aucune présence physique, et ne sont constitués que des éléments de la Matrice elle-même. De l’extérieur, les serveurs sont aussi grands que des immeubles plantés dans le paysage électronique, les plus imposants atteignant la taille de l’île de Manhattan (une limite imposée par le DIEU de la Cour Corporatiste afin de prévenir la domination complète du ciel virtuel par les méga-serveurs). La taille d’un serveur et son altitude virtuelle sont proportionnelles à son importance et son influence dans le monde actuel. Votre Stuffer Shack de quartier aura une icône approchant la taille de l’immeuble dans lequel il se trouve, et sera situé à même le « sol » de la Matrice, comme la plupart des appareils, d’ailleurs. Le serveur de la Fondation Atlante, au contraire, flotte à environ un kilomètre virtuel du sol scintillant et pulsant de données, et atteint approximativement la taille de la plus grande tour actuellement construite dans le monde réel. Plus grand encore est celui du Shiawase Mainframe, qui est une sphère de presque vingt kilomètres de diamètre tournant lentement sur elle-même et maintenue en apesanteur à une centaine de kilomètres au-dessus du sol.

Même les icônes de serveurs ressemblent à ce que souhaitent leurs propriétaires. Un coup d’œil au ciel nocturne de la Matrice vous permettra de distinguer des logos corporatistes, de somptueuses façades d’immeubles, et des constellations de serveurs. Vous pourrez également reconnaître celle de l’ACHE de Seattle et sa forme de ziggourat, le logo de l’Humanis avec la Vierge et son enfant, ou encore (si vous y avez accès) les trois sphères de Jackpoint tournant en orbite.

De l’intérieur, un serveur est complètement différent. Un serveur peut être (et est généralement) plus grand à l’inté- rieur qu’à l’extérieur. La sculpture interne d’un serveur est autorégulée, et tandis que les icônes des visiteurs doivent se conformer aux restrictions générales de la Matrice, le serveur, lui, n’y est pas obligé. Le serveur peut être un labyrinthe, un espace ouvert, avoir une gravité anormale ou pas de gravité du tout, il peut être chaud, froid, bruyant, silencieux, ou toute autre combinaison intermédiaire. La plupart des serveurs collent à la réalité afin de faciliter l’utilisation de ses propriétaires, mais certains réservent des sculptures plus originales voire totalement étranges.

Une clé d’authentification et de reconnaissance matricielle (matrix authentication recognition key), ou plus simplement « mark » (si briller dans les soirées mondaines en faisant étalage de votre jargon technique n’est pas votre truc), est la fa- çon dont la Matrice arrive à se souvenir de chaque appareil, fichier, serveur ou autre persona auxquels chaque persona a accès. Les marks ressemblent, eh bien, à des marques, c’est-à-dire, des blasons ou des tatouages personnalisés sur n’importe quelle icône où vous les placez. Vos marks peuvent prendre n’importe quelle forme qui vous convient, tant qu’il s’agit de petites choses, qu’elles peuvent s’insérer dans d’autres icônes, et qu’elles partagent une thématique similaire à la vôtre ou à celle de votre icône.

Par exemple, imaginons que vous utilisez l’icône d’une pieuvre vert fluo. Vos marks pourront avoir l’apparence de ventouses vert fluo. Si votre icône est celle d’un cowboy, elles pourront apparaître comme des empreintes au fer rouge pour bétail, alors que si votre icône est celle d’une star de cinéma vintage, vos marks pourront ressembler à des traces de rouge à lèvre.

Normalement, les marks ne sont visibles que pour la personne qui les a placées. Pour visualiser celles qui sont présentes sur une icône (ou votre propre icône), vous devez analyser cette dernière. Percevoir une mark ne vous dit pas automatiquement qui l’a placée, cependant. En général, vous ne pouvez reconnaître une mark que si vous avez déjà vu le persona qui en est l’auteur, ou si vous êtes familier avec son style de markage.

Les marks sont communément admises et considérées comme normales, de façon quotidienne, dans l’utilisation légale de nombreux services. Elles sont utilisées comme des clés, formulaires d’autorisation, et privilèges de compte sur toutes les icônes du monde virtuel. Par exemple, la bibliothèque publique de Seattle en émet plus de 50 000 par jour pour ses livres RV, ses films, tridéos et tout autre objet composant sa collection. Si une grande proportion de ces marks est légale, les hackers essayent d’en obtenir de façon illégale afin de faciliter leurs propres plans.

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  • Dernière modification : 2019/04/13 12:34
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